Attentats : le Samu avait "organisé une répétition générale vendredi matin"
Après les attaques de vendredi, le médecin chef du Samu de Paris explique que ses équipes s'étaient entraînées le matin même à un scénario prévoyant de multiples fusillades.
"Nous sommes prêts depuis longtemps à faire face au terrorisme de masse", assure le professeur Pierre Carli, médecin chef du Samu de Paris, après les attentats sanglants de Paris. Interrogé dimanche 15 novembre par le JDD, il explique que les équipes du Samu étaient particulièrement préparées : elles avaient réalisé un exercice de simulation d'une attaque multiple, comme celle de la soirée du vendredi 13 novembre, le vendredi matin.
Le scénario d'une fusillade sur différents sites avait été testé par les équipes du Samu de Paris. Le professeur Pierre Carli n'en revient pas.
C'est à peine croyable, mais nous avons réalisé une sorte de répétition générale vendredi matin
"Le scénario dramatique de vendredi soir faisait partie des hypothèses que nous avions travaillées", explique-t-il au JDD. "Nous avions planifié depuis plusieurs semaines, avec la brigade des sapeurs-pompiers et les huit Samu d'Île-de-France, un exercice baptisé 'fusillade sur sites multiples'. C'est un travail sur carte, avec des ordinateurs, dans les locaux de la cellule de crise du Samu de Paris à l'hôpital Necker", poursuit le médecin chef du Samu de Paris.
"En 35 ans, je n'avais jamais rien vu de pareil"
Ce plan prévoit plusieurs étapes. "Mettre en place, dès l'arrivée du Samu, une réanimation adaptée aux blessures par balles : garrots, pansements, médicaments adaptés afin de limiter au maximum les saignements", dans un premier temps. Puis, dans un second temps, "mettre en œuvre une organisation fluide et rapide, d'autant plus complexe qu'il y a beaucoup de sites et beaucoup de victimes. La priorité est de transférer les cas les plus graves vers les blocs opératoires pour les sauver de la mort par hémorragie. Dans les différents hôpitaux parisiens, les chirurgiens vasculaires, thoraciques et orthopédiques ont été mobilisés."
Une préparation qui n'a rien de superflu au regard du bilan extrêment lourd des attentats de vendredi soir. "En 35 ans, je n'avais jamais rien vu de pareil, autant de victimes, de blessés graves. Beaucoup de blessés sont jeunes, ce sont nos enfants", regrette professeur Pierre Carli.
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